Une nouvelle course commence...

Melpomène était seule, dans la même clairière que dans laquelle elle avait quitté Draknar. Elle avait décidé d'y revenir, puisqu'elle aimait bien l'endroit pour la vu sur le ciel, la nuit. Elle ne s'était pas rendu invisible, loin de là. Elle avait baissé un peu sa vigilence, sans toutefois la baissé complètement. Les soeurs devaient avoir redoublé d'ardeur pour la trouver, elle en était certaine. Elle avait bien hâte, en quelque sorte, que l'une d'elles se mettent à ses trousses. Même si elle avait du plaisir à inspiré la tragédie aux hommes, il lui manquait quelque chose. Elle se rendait compte, peu à peu, que ce quelque chose, c'était la présence de Draknar. Elle essayait cependant de ne pas trop y penser, car elle avait l'intention d'échapper pendant un bon moment au Soeurs, tant qu'elle le pourrait. Elle vit un papillon se poser près d'elle, sur une des nombreuses fleurs de la clairière.

-Ta vie semble si simple, petit papillon...

murmura-t-elle en parlant dans le vide. Même si elle parlait à un papillon, on s'entend pour dire que c'était le vide. Son visage était habité par son habituelle expression calme et tragique. Étant assise dans l'herbe, elle se releva, un peu fatigué d'être au même endroit. Elle se remit à marcher, empruntant un sentier parallèle à celui qu'elle avait emprunter quand elle s'était mise à courir, Draknar à ses trousses, lors de leur première rencontre. Elle marchait d'un pas plutôt lent, prenant le temps d'admirer le paysage qu'elle avait cent fois admiré. Elle savait qu'aux enfers elle ne reverrait pas ces paysages. Elle en profitait donc pour bien les graver dans sa mémoire, pour ne pas les oublier. Soudainement, elle entendit dans les bois un branche craquer. Elle se rendit immédiatement invisible, croyant qu'elle était suivit. Elle se rendit compte par la suite qu'il s'agissait que d'un cerf. La pression retomba un peu, mais elle resta sur ses gardes. Elle redevint visible, sachant que c'était risqué.

Melpomène ne se doutait pas qu'elle était suivit. Elle était trop perdu dans ses pensées. Soudainement, elle s'arrêta et écouta autour d'elle. Écoutant bien la nature, elle entendit une autre respiration, tout près d'elle. Elle se mit alors à courrir à bout de souffle, encore plus vite que lorsqu'elle essayait d'échapper à Draknar. Elle courrait, courrait et courrait sans s'arrêter. Soudainement, elle se senti stupide. Elle n'avait juste qu'à se rendre invisible! Et c'est ce qu'elle fit tout en continuant de courrir. Elle s'empressa de grimper à un arbre, de là-haut, elle pourrait observer la jeune femme.

-Bravo Melpomène, tu t'es mis dans le pétrin...

Quoique c'était ce qu'elle voulait. Bien entendu, elle voulait que les Soeurs soient après elle pour retrouver Draknar, mais en même temps, elle ne voulait pas pour préserver le plaisir de l'attente de revoir son homme. Elle resta caché dans les feuilles, reprenant son souffle de cette course effrénée. Elle attendit patiemment de voir Alessandra. Ce serait plutôt facile à remarquer. À travers la tranquilité de la forêt, voir une jeune femme courrir ne passait pas innaperçu.

Melpomène resta un moment caché dans l'arbre. Elle remarqua qu'elle pouvait atteindre les branches de l'arbre d'à côté. Elle pensa alors à un stratagème pour faire une fausse piste. Elle fit attention en se penchant pour atteindre les branches. Cependant, son pied glissa et elle tomba en bas de sa branche dans un grand fracas. En tombant par terre, elle redevint visible. Elle poussa une plainte de douleur à cause de sa chute.

-Superbe la subtilité...

murmura-t-elle en s'empressant de se relever. Cette apparition ne lui avait certainement pas aidée. Au contraire, cela l'avait nuit grandement. La douleur au dos la ralentissait dans sa course qu'elle avait repris peu de temps après s'être relevé. Elle devait courir plus vite pour échapper à Alessandra, qui était plutôt rapide. Qu'allait-elle faire si elle était prise par Alessandra? Elle devrait faire tout en son pouvoir pour s'échaper si par malheur elle avait à se faire prendre. Elle redevint invisible tout en continuant de courir pour sa liberté. Elle vit soudainement un sentier à sa droite. Elle piqua vers le sentier à travers les feuillages. Elle tourna à gauche, allant dans le sens dans lequel elle courrait avant de piquer vers le sentier. Dans le fond, elle courrait à sens contraire, revenant sur ses pas mais à partir du sentier.

Melpomène s'arrêta, à bout de souffle. Elle n'en pouvait plus de courrir ainsi, surtout après sa chute en bas de l'arbre. Elle se mit la main sur le dos, massant l'endroit sur lequel la douleur était plus vive. Elle se mit à maudir son idée de faire une fausse piste. Elle continua à marcher lentement, restant invisible, si elle marchait lentement, elle pourrait éviter mieux Alessandra.

-Tu ne m'auras pas...

avait-elle murmuré, très bas. C'était presque imperceptible. Elle craignait cependant qu'Alessandra l'ait entendu, même si c'était très bas. Elle ne connaissait pas tous les pouvoirs qu'elle possèdait. Elle pouvait très bien avoir une ouïe sur-développer. Elle n'en avait aucune idée, ce qui lui mettait de la pression. Elle continua de marcher lentement, essayant de faire le moins de bruit possible. Malheureusement pour elle, elle ne vit pas la branche en plein devant elle. Elle marcha dessus et fit un ''crac'' qui semblait plus fort que nature.

Melpomène ne dit rien, gardant le silence le temps de reprendre son souffle et un peu de force pour une éventuelle nouvelle fuite. Une fois cela fait, elle se releva tranquilement, prenant garde de ne pas glisser sur le sol gelé. elle prit une grande respiration et elle redevint visible. Elle arriverait bien à la faire enragé assez pour qu'elle aille en enfer pour calmer sa rage, puisqu'elle n'avait pas le droit de la blesser ni de la tuer. Elle la regarda d'un regard moqueur avec son petit air tragique. Avec un ton d'ironie, elle lui dit lentement:

-Pauvre sotte...Cela m'amuse de te voir, toi et tes soeurs, s'arracher les cheveux de la tête et de se fendre en quatre pour me trouver. Tout cela n'est qu'une simple partie de plaisir entre moi et Draknar.

S'arrêtant de parler un instant, histoire de piquer la curiosité d'Alessandra, elle la regarda avec le même regard et son même petit air tragique qu'elle avait pratiquement toujours dans les yeux. De la même voix, elle continua lentement:

-Vous n'êtes que de petites pièces sur un grand échequier. Ce n'est qu'une partie de temps avant que le pion n'attrape la reine!

Elle ne redevint pas invisible et ce pour une raison bien simple: attiser la colère d'Alessandra pour qu'elle lui foutte la paix pour de bon. Elle savait bien que Draknar en entendrait parler de se petit dialogue entre elle et un de ses pions.